La commune d’arrondissement de la Médina compte apporter son aide aux lavandières installées sur son territoire, à condition que ces dernières s’organisent en entités et quittent les rues pour un endroit déjà aménagé par ses services, a indiqué Abdoulaye Martin Samb, un des adjoints au maire Bamba Fall.
Dans cette perspective, les autorités municipales ont aménagé un local dans lequel certaines lavandières ont déjà commencé à s’installer, assure M. Samb dans un entretien avec l’APS.
« Nous avons dit à ces lavandières de s’organiser afin qu’elles puissent bénéficier de l’aide de la mairie’’, en termes d’appui matériel, par exemple, également en les réinstallant sur « une place plus aérée », dans l’enceinte de l’école de la Médina, a-t-il dit.
De cette manière, elles libéreraient les rues, « car la Médina est un centre-ville qui mérite la propreté », a fait valoir le premier adjoint du maire de cette commune d’arrondissement composée de quartiers populaires dont certains sont limitrophes de Dakar-Plateau, le quartier des affaires de la capitale sénégalaise.
De nombreuses rues de la Médina, une commune encore aujourd’hui constituée par endroits d’habitats traditionnels, sont occupées par des lavandières venues pour la plupart des localités de l’intérieur du pays.
Installées depuis de longue date sur le territoire communal, elles ont fini par faire partie du décor du périmètre communal, nouant des relations qui leur permettent de perpétuer leurs activités et de gagner leur vie.
Elles arrivent même à subvenir aux besoins de leurs progénitures et proches, en envoyant régulièrement de l’argent à leurs familles restées dans les régions de l’intérieur, souvent dans les villages les plus éloignés.
Aussi l’idée de leur faire quitter leurs lieux d’implantation traditionnels, où elles gardent repères et clients, est une chose qui désoriente la plupart des lavandières interrogées à ce sujet.
Fatou Diouf et ses amis, installées non loin du siège de la mairie, affirment être reconnaissantes vis-à-vis des autorités municipales, qui ne leur appliquent pas de taxe par exemple, mais ne semblent pas pour autant emballées par l’idée de se déplacer ailleurs, disant craindre de perdre leur clientèle traditionnelle.
« Il nous est très difficile de quitter nos places, parce que déjà, nous ne gagnons pas assez d’argent en raison d’un manque de clientèle, si en plus on nous transfère ailleurs, nos perdrions ceux qui sont habitués à nous donner du travail et là, ce serait la catastrophe », affirme cette trentenaire.
« Je dépense beaucoup d’argent pour me ravitailler en eau et en détergent, sans gagner davantage en retour. Le peu que je gagne est consacré à ma dépense et à la prise en charge de mes enfants qui sont à l’école », explique de son côté Aissatou Diop, qui tient sa place de lavandière non loin du marché Tilène.
Le premier adjoint au maire de la Médina répond à ces préoccupations, en rappelant que la mairie a l’obligation d’assurer la protection des biens et des personnes, de même que celle des institutions installées sur le périmètre communal.
« La protection des biens, des personnes et surtout de nos institutions est fondamentale, donc la mairie compte pleinement jouer son rôle, même si certaines lavandières le considèrent comme une perte de revenus », a déclaré Abdoulaye Martin Samb.