Exposition à la galerie nationale : Une exposition pour rendre hommage à Samba Diabaré Samb

En collaboration avec le ministère de la Culture et de la Communication, l’association culturelle « Cébé Arts », dirigée par notre confrère Cheikh Bâ, va organiser une exposition (photos, plus archives sonores et articles de presse) sur la vie et l’œuvre de Samba Diabaré Samb. Le vernissage de l’exposition aura lieu du 8 au 15 janvier à la Galerie nationale.

L’association culturelle « Cébé Arts » organise, du 8 au 15 janvier prochain, une exposition (photos, plus archives sonores et articles de presse) sur la vie et l’œuvre de Samba Diabare Samb. Le journaliste Cheikh Bâ, initiateur de « Cébé Arts », est revenu hier sur les raisons de cette initiative. « Cela fait une trentaine d’années qu’on a célébré un artiste de son vivant. Certains de nos artistes ont beaucoup de mérite. Malheureusement, ils risquent de disparaître sans qu’on les connaisse véritablement », a-t-il déclaré, au cours d’une conférence de presse qui s’est tenue à la Galerie nationale. Il a cité, entre autres artistes, Lalo Kéba Dramé, Sobé Faye, Soundioulou Cissokho et plus récemment des musiciens modernes comme Pape Seck, Maguette Ndiaye. Et au théâtre, souligne-t-il, des « monuments » comme Douta Seck, Isseu Niang, etc.
« Beaucoup de personnes qui ont représenté l’art sénégalais sous une forme ou sous une autre n’ont jamais reçu de mérites pour leur travail », a regretté l’initiateur de cette exposition. Ce sont entre autres raisons qui ont motivé « Cébé Arts » à organiser une exposition sur la vie et l’œuvre de cet artiste de renom, Samba Diabaré Samb qui selon l’initiateur constitue un « monument inconnu ». Cheikh Bâ suit l’artiste depuis une trentaine d’années, depuis qu’il a affûté ses premières armes au quotidien
« Le Soleil ». Sa conviction est que le mérite d’un artiste de la dimension de Samba Diabaré Samb « doit être salué par la nation et enseigner aux plus jeunes afin que leur héritage se perpétue ».Aussi, le journaliste décèle quelques craintes pour la survie de cette forme musicale. « Le xalam, selon lui, est un instrument traditionnel joué par peu de personnes car exigeant des connaissances empiriques, du temps, de la patience, de l’abnégation ». « On y consacre une vie », relève-t-il. Pour Cheikh Bâ, « il est triste de voir quelqu’un y consacrait une vie, laisser l’œuvre entre des mains plus ou moins fragiles pour la perdre demain à cause d’un manque d’inattention. C’est dommage ».

Le xalam, au-delà du Sénégal, existe partout dans la sous-région, rappelle-t-il. « Mais un virtuose à la dimension de Samba Diabaré Samb ne court pas les rues. C’est pourquoi nous devons nous approprier son œuvre et éventuellement l’enseigner aux jeunes pour que ça soit toujours un socle impérissable », a-t-il indiqué. Sa conviction est que le fait d’honorer cet artiste peut également servir de « déclic pour une prise en charge communicationnelle importante et culturelle si tout le monde s’y engage ».
Cheikh Bâ reste d’avis que ce ne sont pas les « hommages de grands formats, lucratifs » qui parviendront à régler ce problème, mais plutôt de « l’engagement de tous ainsi qu’un réflexe pédagogique pour que les paroles de Samba Diabaré Samb, de Boukounta Ndiaye, entre autres, puissent être traduites et être à la portée des jeunes intéressés plus ou moins à la musique rap ».

« Il y a un travail pédagogique à faire. Si à l’invocation du xalam il n’y a aucune réaction de notre part, nous trahissons quelque part. Parce que les hommes comme Samba Diabaré Samb ne sont pas nés le xalam à la main. Ils l’ont appris et lui ont consacré leur vie, avant d’en arriver à des résultats insoupçonnables », a-t-il fait remarquer. L’autre volet demeure la « prospection », a laissé entendre Cheikh Bâ.

« Il m’arrive souvent, dit-il, d’aller à l’intérieur du pays et de voir de jeunes talents qui apprennent le xalam, des petits virtuoses qui méritent d’être encadrés ». Cheikh Bâ souhaite également qu’un hommage national soit rendu à ce grand « xalam katt ». « Beaucoup de gens, du fait des contraintes de la vie et des vicissitudes, oublient l’art en fin de compte », déplore l’initiateur de « Cébé Arts ».Pour sa part, l’administrateur de la Galerie nationale a salué cette initiative. « Samba Diabaré Samb est un trésor humain vivant. Nous avons été très enthousiaste à l’idée d’organiser cette exposition pour lui rendre hommage », a insisté Oumar Danfakha et non sans préciser que « la Galerie nationale n’est pas la chasse gardée de la peinture ».

(Lesoleil)

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